Ninh Binh, la baie d’Halong terrestre

Vendredi 02 janvier 2015

Finalement en chemin dans le bus de nuit, à 5h du matin, nous avons eu la surprise de voir le bus faire une halte à Ninh Binh à 95 km au sud de Hanoï. Nous décidons illico de descendre du bus plutôt que d’aller directement à Hanoï afin de nous éviter 4 à 5 heures de bus aller/retour pour revenir à Ninh Binh. Donc, à 5h du matin, nuit noire, nous voilà sur le trottoir avec nos sacs mais heureusement sur l’axe principal de la ville. Nous remontons la rue à la recherche d’un hôtel et de préférence ouvert à cette heure. Une demi heure plus tard, après 2 échecs, pas de problème, nous en avons trouvé un très correcte, pris un petit déj, loué un scooter au gérant de l’hôtel et à 8h nous étions déjà sur les chemins du coin, en route pour aller faire un tour en barque voir la fameuse baie d’Halong terrestre que plusieurs voyageurs, que nous avons croisés, nous ont vivement conseillé.

Il fait froid (18 à 20°) Ba, c’est froid pour nous, on n’est plus habitué, surtout sur le scooter avec le vent, ça caille! Ciel couvert mais il ne pleut pas Ouf. On a l’impression de faire la course avec la pluie, tous les jours on s’attend à ce qu’il pleuve mais croisons les doigts, ce n’est pas encore pour aujourd’hui.
Nous avons hâte de découvrir ces merveilleux paysages où ont été tournés des scènes du film Indochine.

La ville de Ninh Binh, n’a vraiment rien d’attrayant, tout se passe dans les alentours. Nous partons donc à 10 km au nord visiter les grottes de Trang An.
Nous faisons la visite en barque à fond plat au fil de l’eau cristalline et émeraude entre d’étranges pitons calcaires couverts d’un fouillis végétal et d’abruptes pains de sucre dominants les rizières tranquilles. Nous traversons une dizaine de grottes ou plutôt tunnels avec de nombreux stalactites et stalagmites, dont le plus long mesure pas loin de 500 m. Nous nous arrêtons pour aller voir de jolis petits temples disséminés dans la montagne. Très belle balade de près de 3h dans un paysage magique.

Puis, nous sommes allés visiter la magnifique pagode de Bai Dinh toute récente inaugurée en 2010 après 10 ans de labeur. Un chantier pharaonique qui a couté une fortune. C’est un ensemble de plusieurs bâtiments énormes construit à flanc de colline qui domine la région que l’on découvre au fur et à mesure que l’on monte d’immenses escaliers décorés de centaines de statues de Bouddha . C’est tout bonnement époustouflant et grandiose.

Après ces visites bien intenses, nous nous sommes arrêtés pour déjeuner dans un bouiboui sur la route, bien « crade ». Ici, il est de bon usage de jeter ses déchets de tables (os et autres papiers gras) par terre. Je ne vous raconte pas l’état du sol quand on arrive au dernier service, sans compter sur le chiffon bien dégueulasse qui sert à nettoyer la table. On se demande comment est lavée la vaisselle ?? mais bon, nous n’avons pas été malade, on commence à avoir les intestins bien costaux.

Dans la soirée, nous partons plus au sud pour visiter les grottes de Tam co, plus touristique que celles que nous avons vu ce matin mais très réputées. Là aussi, balade sur la rivière en barque à fond plat conduites par des rameurs et surtout des rameuses, mais ici qui rament de façon traditionnelle avec leurs pieds. Paysage aquatique avec d’immenses pains de sucre, roches déchiquetées et creusées à la base dont les sommets sont recouverts de végétation. Notre rameur est un vieux monsieur de 86 ans édenté et très jovial avec une belle barbichette blanche qui travaille encore, car ici, pas de retraite. Nous traversons uniquement 3 grottes mais dans le noir, ambiance « train fantôme » très sympa.

Retour à l’hôtel dans la soirée, bien cassés par le voyage de nuit et cette superbe journée bien remplie de belles découvertes.

Samedi 03 janvier 2015

Problème, je m’aperçois que j’ai oublié mes lunettes dans le bus de nuit. Le gérant de notre hôtel a gentiment téléphoné à la gare routière d’HanoÏ au cas où, mais non, rien. Je me voyais déjà dans une belle galère, mais pas du tout, après renseignement pris, nous allons chez l’opticien au coin de notre rue. Là, il me fait les tests de vue habituels, me donne son diagnostique. Je choisi une paire de lunette, la qualité des verres et, allez, 20 minutes plus tard, je sors de la boutique avec une paire de lunette à ma vue pour 16 euros. Je vous laisse faire la conclusion … Il y en a qui se goinfrent bien en France.

Après ça, nous partons, toujours en scooter, faire une virée dans la campagne environnante qui vaut vraiment le détour avec ses paysages d’estampes chinoises. Des monts rocheux aux formes découpées dans la brume humide, sorte de halo blanc malgré le soleil, des rizières pleines d’eau et parfois verdoyantes, des femmes courbées sous leurs chapeaux coniques dans la boue des champs jusqu’aux genoux, des hameaux de maisonnettes basses et pauvres aux toits de tuiles usées, des pagodes et des temples aux toitures incurvées et le silence d’un paysage paisible et qui, on a l’impression, ne changera jamais.

Demain, départ pour Sapa à la montagne tout au nord du Vietnam à 20 km de la frontière chinoise.